Une panne. Plus d'électricité, plus de courant. J'étais arrivée il a seulement quelques temps, j'avais à peine eu le temps d'aller dans les dortoirs, et voilà que déjà, il arrive quelque chose de louche. La panique avait alors prit place petit à petit chez tout le monde, et je dois l'avouer, je commençais à paniquer moi aussi. On ne savait pas d'où cela venait, et ça pouvait être tout et n'importe quoi. Bref, on était déjà dans la mouise, et je ne pense pas que les problèmes vont être réglés immédiatement... J'étais, bien entendu, maintenant au dehors de mon dortoir et le pire, c'est que du coup, je ne sais plus du tout où je suis en ce moment même. Le bruit autour de moi commence à me donner un mal de tête inimaginable, et les personnes qui n'arrêtent pas de me bousculer me donne envie de crier sur eux, avant de les frapper. Ah, violence, quand tu nous tiens... Évitant soigneusement quelque chose qui trainait par terre, je remontai mon pantalon qui ne cessait de descendre. Pour dire que cette panne était arrivée à l'improviste et justement juste à mon arrivée : je n'étais même pas changée. Soupirant lorsque quelqu'un me bouscula violemment, je retint un cri lorsque je glissai sur je ne sais quoi. Avec chance, je réussis à me retenir au mur, mais je devais être dans une position bien bizarre ! Les cris, pour la plupart aiguës, venant des filles, commençaient réellement à m'énerver, et ma tête n'allait pas tarder à exploser. Les garçons, eux, sans aucuns respects, bousculaient tout le monde, voulant être les premiers à sortir et à tout savoir des problèmes survenus.

Et moi ? Eh bien moi, je me dirige je ne sais où, mais j'ai bel et bien l'impression que je vais dans le sens contraire. Mais peu importe, ça m'évitera de suivre tous ces moutons qui crient comme des sauvages ! Ce n'est qu'une panne de courant, n'est ce pas ? Non ? De toute manière, ils vont surement faire une annonce ou je ne sais pas quoi pour nous dire que tout va bien, mais que dans les jours suivants, on devra s'éclairer à la bougie ou autre truc du moyen-âge. Portable en mains, j'éclairai mon passage, et j'haussai les sourcils lorsque soudainement, ce que je reconnus comme des vêtements, furent éclairés par mon option lampe torche. D'accord...quelqu'un s'est débarrassé de ses vêtements en plein milieu du chemin ? Pourquoi je ne suis pas si surprise que ça en fin de compte ? Bref, cet endroit est vraiment très très louche hein. Pour le moment, pour une première impression, bah on repassera, parce que là, elle est spécialement bonne, cette première impression. De la lumière attira soudainement mon attention, mais lorsque j'aperçus plusieurs élèves agglutinés devant la fenêtre d'où provenait la fameuse source lumineuse, je soupirai, abandonnant l'idée de m'y approcher. Rebroussant chemin, je glissai une nouvelle fois sur...un truc vivant ? Enfin, bref, glissant, je me rattrapai à la première chose qui se trouvait devant moi : l'épaule de quelqu'un, apparemment. Me raclant la gorge lorsque la personne se retourna vers moi, je levai mon portable, éclairement doucement le visage d'une jeune fille. Bon, au moins, c'est pas un garçon.

« Heu, désolée ! Mais...tu saurais pas où on est là ? Je suis un peu perdue. Enfin, un peu beaucoup même... »

Être perdue, ou les avantages d'être nouvelle dans un pensionnat où une panne de courant survient soudainement pile à mon arrivée, hum hum. Bien entendu, je dois avouer que je n'ai pas réellement le sens de l'orientation au départ, certes, mais quand même, à ce point, ce n'est plus avoir le sens de l'orientation...c'est être complètement aveugle !

« T'es nouvelle aussi ? Parce que je viens d'arriver y a même pas deux heures...donc je connais personnes de toute manière hein. »

Il a fallu que je glisse, encore une fois. Et comme toujours, ma première réaction, très intelligente est de m'accrocher à la première chose qui me vient. Et là, bah, c'était quelqu'un, apparemment. Moment gênant numéro un, c'est fait. Maintenant quoi ? Je vais tomber dans les escaliers ? Faire tomber mes nouveaux camarades en domino ? Dans tous les cas, je n'en ai pas vraiment l'envie hein. Surtout que si le pensionnat appelle mon père pour lui dire que je suis déjà en train de faire un bordel monstre. Déjà qu'entre nous, c'est pas réellement l'amour fou et qu'on a, encore les deux, du mal, alors ce n'est pas un appel d'ici qui réglera les choses ! Bref, accroché à une épaule, je relevai mon portable, éclairant le visage d'une jeune femme. Dieu, c'est pas un garçon, pas besoin de prendre mes airs de grande lady de mes fesses. Pas que je dise que je ne dois pas les prendre devant une fille hein, mais c'est juste qu'elle n'a pas l'air spécialement axée sur cette ''coutume'', après, ne sait-on jamais ! M'excusant, je me mis à lui expliquer mon problème. Ou même mes problèmes, enfaite. J'étais perdue, nouvelle et en plus de ça, il y a une panne de courant. Le hasard est vraiment...hum...chiant quelque fois. J'aurais bien aimé passer une journée normal, pouvoir m'habiller, visiter le pensionnat, et rencontrer des gens différemment, au lieu d'agresser directement quelqu'un en s'accrochant à ce quelqu'un de toute ces forces. Heureusement que l'on n'est pas tombée toutes les deux, sinon je vous dis pas le honte quoi. Encore, ça aurait pas été de ma faute, voilà, mais si jamais on tombe, c'est bel et bien la mienne, de faute !

- Euh, en fait, pour tout avouer, je viens seulement d'arriver. Je me présente, Mlle Maria Alice Louise Reed. Tu peux m’appeler Maria ou Alice, comme tu veux. Je suis une nouvelle élève moi aussi. Par hasard, tu saurais où est la Chambre 1, pour que je puisse récupérer deux trois trucs utiles ? "

« Ah, moi c'est Amy Rose Anna Williams, enchantée, mais tu peux m'appeler Amy, Rose ou Anna, comme tu préfères ! Et désolée, mais je ne sais pas du tout où est la chambre 1. Je ne sais même pas où est la mienne alors bon... »

Si on est pas de la mouise ! Elle aussi, elle est nouvelle. J'avais combien de chance de tomber sur, comme de par hasard, encore, quelqu'un qui est aussi nouveau ? Et dans ce cas ci, nouvelle ? Pas beaucoup, je pense ! Je me sens même un peu seule là, je l'ai limite agressée pour connaître mon chemin alors qu'elle est nouvelle aussi. En plus, Maria, si j'ai bien retenu, ose me demander où se trouve la chambre 1. Pauvre petite, je ne sais même pas où est ma chambre. Je ne sais même dans quelle chambre je suis, enfaite, vu que je n'ai pas regardé le numéro sur la porte. Et je n'ai surtout pas écouté ce que la surveillante -je crois- m'a dit à mon arrivée... Personne n'est parfait hein ! Mais bon, si je crois bien me rappeler, je suis dans la chambre 2. Je crois.

- Pff ... Ils n'ont pas penser que s'ils se poussaient tous de devant, ils n'auraient pas besoin de se serrer devant cette fenêtre pour être éclairer ?! Et dire qu'ils sont censés être, pour la plupart, l'élite du monde et leur espoir ... Elle est bien bonne celle-là.

Je souris, puis, pouffai dans ma barbe inexistante. Elle n'avait pas tort du tout, c'est bien ça le pire. Ces personnes vont devenir les élites, et quand on voit ça, on a le droit de se poser des questions quand même... Bizarrement, en plus d'avoir honte de faire partie de leur promotion, je n'ai pas du tout l'envie de voir à quoi le monde ressemblera plus tard. Étrangement, je ne pense pas que ça sera le meilleur des mondes comme on veut nous le faire croire, mais bon, taisons nous et suivons le pas !

« T'as raison, mais je pense qu'il n'y pas que l'électricité qui a pété et ne fonctionne plus hein. Leurs cerveaux m'ont l'air pas mal...Hum...endommagés ? Ouais, c'est le mot ! » Je lui fis un petit clin d'œil, soupirant lorsque quelqu'un nous bouscula pour aller, lui aussi, vers la fenêtre d'où provenait la lumière. Encore un mouton sans cervelle. « Bon, rester ici ne sert à rien hein ? À part me donner l'impression qu'à par toi et quelques personnes, tous les autres ont laissés leurs neurones dans leurs lits ce matin en se levant, rien de bien intéressant ne se passe. Et si on allait chercher nos chambres ? À deux, ça sera toujours moins dangereux non ? Et ça fera de la compagnie. »

Je lui avais proposé de venir chercher avec moi nos chambres. Pour plusieurs raisons, enfaite. De une, chercher ma chambre seule dans le noir, c'est pas forcément ce que je préfère. De deux, si ça continue comme ça, je risque de tuer la prochaine personne qui va me bousculer un peu trop fortement, donc, il faut quelqu'un pour me retenir. Ou pour m'aider, enfaite, c'est au choix. Dans tous les cas, je n'ai pas vraiment envie de me retrouver seule ici. Après tout, je viens à peine d'arriver et c'est déjà le bordel, j'imagine pas ce que ça sera dans quelques jours ou quelques semaines. Bientôt, va y avoir des morts ou des gens qui disparaissent soudainement ? Ce pensionnat est vraiment bizarre...je regrette presque d'avoir accepté de venir ici. Mais bon, je regrette presque, alors vaut mieux être ici que seule dans une maison perdue dans la campagne hein. Et puis au moins, j'ai trouvé quelqu'un qui vient aussi d'arriver et qui ne semble pas être méchante ou trop à cheval sur les règles de bienséance et tout le tralala ennuyeux. Bien entendu, il y a aura surement des personnes très gentilles et sympathique qui seront à cheval sur ces règles, mais pour le moment, j'ai pas envie de devoir faire attention à tout ce que je dis. Je vais y faire un peu plus attention, c'est certain, mais je ne vais pas me mettre à la vouvoyer ou autre alors qu'il n'y a même pas cinq petites minutes on était en train de critiquer les autres ensemble. Bref, j'espère juste qu'elle va accepter de m'accompagner, parce que je n'ai vraiment pas envie d'aller chercher ma stupide chambre toute seule. Surtout dans tout ce bruit, qui petit à petit devient vraiment insupportable. Si seulement je pouvais tous les faire taire une bonne fois pour toute...hum hum. Restons polie.

- Très bonne idée Amy. J’approuve totalement. Je sais déjà que les nôtres ne sont pas vers la fenêtre, puisque j'ai eu la bonne idée de l'ouvrir pour pouvoir regarder quels numéros étaient notés sur les portes. Je me demande si c'était vraiment une bonne idée maintenant . Relativisons : au moins, tout ceux qui se serrent devant cette fenêtre, on ne les a pas dans les pattes ! Je propose que nous retournions vers l'avant du couloir, vers l'escalier, pour regarder de ce côté : je n'ai pas eu le temps de le faire tout à l'heure, il y avait un petit attroupement là-bas. Au fait Amy, n'aurais-tu pas croisé un jeune homme, d'une quinzaine d'année, aux cheveux noirs bleuté attachés dans le dos, avec une lampe de poche ? Il a de jolis yeux bleus. Si vous ne l'avez pas croisez, tant pis pour moi. "

« Je te suis. Pour ce qui du jeune homme, désolé, mais ça ne me dit rien du tout. Tu pourras surement le retrouver que ça redeviendra un peu plus calme, je pense. »

Je lui souris, puis, la suivis lorsqu'elle commença à se diriger vers les escaliers. Je ne savais même pas s'il fallait descendre ou monter... Sans un bruit, mon portable éclairant toujours mon chemin, je suivais tranquillement Maria, soupirant dès que quelqu'un me bousculait ou me frôlait. C'est fou, mais il n'y a même pas une heure, si quelqu'un m'avait bousculé, je me serais excusé tout en lui envoyant un petit sourire digne de la Joconde. Mais là, tout de suite, j'ai juste envie de crier après tout ceux qui me touchent, et les frapper pour qu'ils apprennent leur leçon. Non mais oh, je veux bien que cette situation est très bizarre et inquiétant, mais ce n'est pas en devenant violent ou idiot que les choses vont s'arranger. Enfin, j'espère pas, sinon, je demande pour repartir directement chez moi, hum. Tapotant un peu sur l'épaule de Maria, je lui souris gentiment que elle se retourna un peu dans ma direction tout en continuant de marcher.

« En tout cas, je suis bien contente de t'avoir rencontré toi. Enfin, plutôt de m'être retenue à toi. Parce que vu les réactions de certaines personnes, je me dis que je suis bel et bien chanceuse ! Tu as rencontré beaucoup de monde depuis ton arrivée toi ? Tu me parlais d'un jeune homme tout à l'heure. »